Attaqué par une partie du public et de la presse, Christopher McQuarrie monter au créneau pour justifier un choix artistique particulièrement critiqué.
Comme quoi il faut plus que sauter entre deux biplans pour faire décoller un film. Malgré des cascades toujours plus vertigineuses, exécutées sans doublure par les plus folles théories de fans n’ont pu masquer un décollage laborieux au box-office.
Près de trois semaines après sa sortie, le film plafonne à 450 millions de dollars de recettes mondiales. Un chiffre modeste pour carton du remake live-action de Lilo & Stitch. Si les critiques n’ont pas manqué, allant d’un scénario ampoulé à un ton trop solennel, une d’entre elles semble avoir piqué Christopher McQuarrie au vif : celle d’un film trop bavard. Et le réalisateur a tenu à répondre.
Se taire : Mission Impossible
Dans un entretien accordé à MovieWeb, Christopher McQuarrie s’est exprimé sans détour sur ce que de nombreux spectateurs ont perçu comme l’un des défauts majeurs de Mission Impossible 8, à savoir sa propension à expliquer, sur-expliquer et ré-expliquer les enjeux de l’intrigue par des tunnels de dialogues. À ses yeux, son dernier film a trouvé le juste équilibre entre exposition et action.
« L’objectif, c’est que le film paraisse fluide. Il y a toujours ce dilemme, cet équilibre délicat : à partir de quand y a-t-il trop d’exposition, et à quel moment n’y en a-t-il pas assez ? Je pense qu’on a trouvé un juste milieu. Mais écoutez, moi, je rêverais de faire un film sans aucun dialogue.
Si vous regardez Rogue Nation, Fallout et Dead Reckoning, vous pouvez les suivre rien qu’avec la musique. On peut les regarder comme des films muets. Prenez le briefing de mission dans Fallout : « Bonsoir, Monsieur Hunt. » C’est tellement plus captivant sans dialogue. »

Burn after reading
Pour McQuarrie, ces longues séquences d’exposition ne sont pas le signe d’un échec d’écriture, mais le reflet d’une évolution inévitable du langage cinématographique face au fléau de la fragmentation de l’attention. Selon lui les blockbusters sont contraints d’anticiper la moindre incompréhension, quitte à neutraliser toute tension dramatique.
« Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour le public – toutes les informations que nous filmons, toute l’exposition, les flashbacks, tout cela est là pour les dispenser de l’effort de devoir se concentrer sur le film. Nous ne voulons pas que ce soit un travail. Nous voulons que ce soit une expérience.
Mais il y a des gens à qui peu importe le temps, l’énergie et le soin que vous y mettez. Ils disent simplement : « Je n’ai pas besoin de ça. » C’est toute l’ambivalence de ces films. On veut toujours qu’ils démarrent plus vite. On veut toujours qu’ils soient plus courts. On veut toujours moins de dialogues, parce que ce sont des films qui sortent mondialement, et que des milliards de personnes à travers le monde lisent ce film plutôt que de simplement l’écouter. »

Le cinéaste fait ici référence aux personnes qui vont voir ses films avec des sous-titres, qu’il oppose à ceux qui vont le voir dans leur langue natale (donc l’anglais). Visiblement la notion de doublage lui est inconnue.
Depuis Rogue Nation, McQuarrie et Cruise ont poussé la franchise vers un cadre formel de plus en plus autoréférencé, et donc de plus en plus contraignant. À force de vouloir boucler la boucle, Mission Impossible 8 donne parfois l’impression d’un film qui parle de Mission Impossible plus qu’il ne fait du Mission Impossible. Et si les performances physiques de Tom Cruise continuent d’impressionner, elles semblent aujourd’hui écrasées sous le poids d’une mythologie intouchable.

Et même si McQuarrie lutte pour justifier ses choix, le fait est que cette huitième mission n’était pas tant un baroud d’honneur qu’un exercice de style, une tentative d’unifier huit films dans un seul écrin cohérent. Mais cette cohérence a eu un lourd prix à payer, celui d’un film qui a sacrifié la spontanéité au profit d’un contrôle total et donc d’un verbiage permanent.
Mission Impossible 8 – The Final Reckoning est dans les salles de cinéma françaises depuis le 21 mai 2025.
Mais il a rien compris, lui, c’est fou: le problème c’est pas que le film soit bavard, c’est qu’il se sente obligé de se la jouer épisode final de la saga façon « EndGame/Return of the King », alors qu’on parle de Mission impossible. Au moins, le dernier James Bond, en dépit de tous ses problèmes, n’a pas surcharger son intrigues de renvois à la saga de manière artificielle. Ce dernier opus se perd juste dans ses propres clins d’oeil.
Mais il a rien compris, lui, c’est fou: le problème c’est pas que le film soit Havard, c’est qu’il se sente obligé de se la jouer épisode final de la saga façon « EndGame/Return of the King », alors qu’on parle de Mission impossible. Au moins, le dernier James Bond, en dépit de tous ses problèmes, n’a pas surcharger son intrigues de renvois à la saga de manière artificielle. Ce dernier opus se perd juste dans ses propres clins d’oeil.
Un très bon divertissement dont on ne voit pas er les 180 minutes. Donc, c’est plutôt réussi malgré le nombrilisme assumé de sa star et quelques lourdeurs.
On en a pour notre argent sans avoir à trop réfléchir. C’est ni plus ni moins assumé par quarry.
Maintenant, exploser toujours plus les budgets pour espérer faire mieux que les précédents, ça commence à atteindre ses limites.
La mondialisation 🙄 tu te fais chier 💩.
Je l’ai trouvé un peu bavard la première fois, mais la deuxième fois, je l’ai trouvé bien plus fluide. En vrai, c’est quand même pas si terrible que ça.
Et j’y suis allé avec des amis qui n’avaient pas vu les autres films de la saga (oui, je fréquente des gens bizarres), ça leur a au moins permis de comprendre l’intrigue sans aucun problème.
Après, faut pas ab, les dialogues n’étouffent pas non plus toute l’intrigue, les scènes d’action restent aussi spectaculaires que peu bavardes.